Les types de fermeture et de bouchons de bouteille de vin

Bouchons de liège, bouchons synthétiques, capsules à visser, bouchons en verre… De nombreuses solutions existent sur le marché du vin pour la fermeture des bouteilles de vin. Mais que valent-elles exactement ? C’est une question récurrente de ma clientèle, et c'est compréhensible !

Chez Wines of Earth, spécialiste des vins du monde, vous trouverez de nombreuses bouteilles fermées par capsule vissée, mais pas seulement. Je vais donc faire un petit résumé de la situation pour écarter les doutes.

Les types de bouchons existants pour le vin

Actuellement, on référence 6 grandes catégories de bouchons. J’ai également indiqué leur part de marché, qui risque de vous surprendre par rapport à l’image que vous pouvez avoir de ce qui ferme une bouteille :

• Le bouchon de liège naturel ou plein (≈ 9 à 10 %)
• Le bouchon de liège colmaté (≈ 20 %)
• Le bouchon de liège aggloméré ou technique (≈ 15 %)
• Le bouchon synthétique ou plastique (≈ 15 %)
• Le bouchon en verre (≈ 4 %)
• La capsule à vis (≈ 36 %)

Comment sont perçus ces différents moyens de fermeture du vin ?

Selon plusieurs études, en terme de perception de qualité, le bouchon de liège est le mieux accepté des clients. Il évoque la tradition, la qualité et la noblesse du produit. Viennent ensuite dans l’ordre de perception :

• le bouchon synthétique ou plastique
• le bouchon de verre (a égalité de perception avec le plastique)
• la capsule à vis

Le bouchon de liège traditionnel est la fermeture historique que tout le monde connaît depuis sa naissance. On la retrouve sur beaucoup de vins tranquilles ou de vins effervescents (champagne, prosecco, cava…). Pourtant, vous l’avez constaté, ces bouchons venant du cœur du liège ne représentent qu’entre 9 et 10 % du marché global. Beaucoup sont en réalité aujourd’hui issus de bois aggloméré ou colmaté.

On constate que malgré leur usage massif, les capsules conservent la dernière place du classement en terme d’image. Les vins fermés par des capsules sont toujours considérés – à tort – comme des vins bons marchés par la majorité des clients.

Dans le détail, le liège naturel semble asseoir sa position sur les vins moyen et haut de gamme, quand les bouchons techniques à base de liège conquièrent toutes les strates de marché, et notamment celles jusque-là occupées par des bouchons en liège bas de gamme.

Allons un peu plus dans le détail.

Les différents bouchons en liège

Il existent de nombreuses catégories et sous-catégories de bouchons en liège.

Les bouchons naturels

Les bouchons naturels, provenant du cœur de l’arbre, sont classés en 6 catégories, par rapport à leur aspect visuel et à leur garantie de conservation : entre 5 et 20 ans. Ceux-ci sont de la première qualité et ferment la grande majorité des meilleurs vins américains et européens. Mais vu leur prix, ne vous attendez pas à trouver ces bouchons sur des bouteilles en dessous de 25 €.

Les bouchons colmatés

Le reste des bouchons sont des agglomérats de liège avec des colles alimentaires. Moins étanches que leurs grands frères, ils sont meilleur marché, mais l'étanchéité est moindre.

Les bouchons en liège naturel avec de nombreuses lenticelles (pores ou trous) subissent un processus de colmatage. Celui-ci utilise un mélange de colle et de poudre de liège pour sceller ces ouvertures. Le traitement améliore non seulement l'apparence du bouchon, mais aussi son efficacité. Comme pour le liège naturel, ces bouchons sont triés selon leur aspect visuel.

Les bouchons agglomérés, techniques et technologiques

Les bouchons agglomérés sont constitués de granulés de liège dérivés du broyage de résidus de tubage et de la découpe de rondelles de bois. Ils sont calibrés et assemblés en utilisant des colles alimentaires spécialement conçues. La fabrication de ces bouchons s'appuie sur deux principales techniques industrielles : l'extrusion et le moulage.

Les bouchons techniques se composent d'un corps en liège aggloméré, complété par des rondelles de liège naturel fixées à chaque extrémité. Ils sont connus sous la dénomination « 1+1 » : une rondelle collée à chaque bout du segment aggloméré. Le classement de ces bouchons s'effectue selon les caractéristiques visuelles des rondelles de liège ajoutées.

Les bouchons technologiques utilisent des micro-granulés de liège, issus du broyage de déchets de liège. Ces micro-granulés sont par la suite assemblés là encore à l’aide de colle alimentaire.

Les bouchons plastiques ou synthétiques

Nous l’avons vu, les bouchons synthétiques / plastiques concernent environ 15 % des fermetures de bouteilles. Ils n’ont pas une excellente réputation pour la conservation, et réagissent fort mal à la chaleur. Cependant, ils ne coûtent pas très cher et permettent à l’utilisateur d’appliquer le sacro-saint cérémonial du débouchage avec tire-bouchon.

Au sein de cette catégorie de bouchons, on identifie 3 méthodes de fabrication distinctes :

• Moulage par injection
• Extrusion
• Co-extrusion

Les matériaux principaux utilisés pour ces dispositifs d'obturation peuvent inclure :

• Polyéthylène
• Styrène Butadiène Styrène (SBS)
• Styrène Ethylène Butylène Styrène (SEBS)
• Acétate de Vinyle
• Copolymères divers

Les capsules à visser

Les capsules à vis sont généralement conçues en aluminium , ce qui leur offre une esthétique appréciable (mais cela reste une question de point de vue !). Créées dans les années 1950, elles sont sur le marché depuis les années 1970, notamment du côté de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie. Elles disposent de deux options de joint :

• Le joint Saranex : faible perméabilité
• Le joint Saran Etain : très faible perméabilité

La sélection du type de joint est conditionnée par la durée de conservation souhaitée pour les vins. Effectivement, une capsule à visser ne laissera pas passer l'oxygène dans le vin. Moins que les bouchons en liège et synthétiques en tous cas. Votre vin restera donc tel que vous l’avez goûté et aimé lors de l'achat.

Pour l’anecdote, en 2000, un des plus grands vignobles de la Napa Valley a tenté une expérience avec l’un de ses plus grands vins : un Cabernet Sauvignon de 1997. Le domaine a décidé de boucher une partie de ses bouteilles avec des bouchons de liège et l’autre part avec des capsules.

Il y a peu de temps, ils ont envoyé des échantillons des 2 types de fermetures à l’Université de Californie pour une série de dégustations à l’aveugle. Les résultats ont mené à une égalité. Les experts n’ont pas pu déterminer les vins provenant d’une fermeture à bouchon ou d’une fermeture à capsule.

Les bouchons de verre

Les bouchons en verre ont pas mal d’avantages qui en font une option attrayante tant pour les producteurs que pour les consommateurs. Voici quelques atouts intéressants :

• Facilité d'ouverture et de fermeture : inutile de sortir le tire-bouchon, ouverture et fermeture sans effort.
• Conservation du vin : le verre est neutre chimiquement, favorisant une maturation contrôlée du vin.
• Fermeture efficace : une membrane synthétique rend l’ensemble étanche.
• Arômes et fraîcheur : le verre préserve le goût et les arômes, maintenant la qualité du vin.
• Stabilité : réduit le risque d'oxydation, prolongeant la durée de vie de la qualité du vin.
• Esthétique : look épuré et personnalisable par le viticulteur
• Durabilité : matériau recyclable et réutilisable, un bon compromis en faveur de l’environnement.

Le type de fermeture a un impact sur la conservation du vin

Avec un bouchon en liège, il y aura un échange d’oxygène entre le liquide et l'extérieur. Donc, votre vin va évoluer. Vous ne pourrez pas dire à l’avance s’il sera forcément bon, ni quand il sera le meilleur à votre goût. Mais c’est une recherche qui est définitivement plaisante, bien qu’elle comprend certains risques d’avoir un vin devenu mauvais ou plat. Un vin fermé avec bouchon en liège aura en moyenne 2 à 3 % de risque d’être bouchonné. Certaines recherches font monter ce chiffre jusqu'à 8%.

Avec les capsules, pas ou peu de mauvaises surprises ! Votre vin restera le même au fil des années. Un vin fermé avec une capsule ne sera jamais bouchonné. Cependant, il peut se produire une réaction chimique qui pourrait donner des effets aromatiques similaires. Cela reste néanmoins très rare. Idem avec les bouchons de verre, tant que le joint reste de qualité.

Du côté des bouchons synthétiques, méfiez-vous. Évitez de conserver les bouteilles dans un endroit chaud, et privilégiez une consommation rapide dans les 2 ans maximum, par sécurité.

Quid du recyclage des bouchons de vin ?

Les bouchonniers et les fabricants de capsule continuent d'innover pour minimiser l'impact environnemental de leurs produits. L'une des voies d'amélioration envisagées est l'utilisation de matières plastiques recyclées. Le recyclage est au cœur des préoccupations de tous les acteurs. Et sur ce point les capsules sont certainement les plus avancées. Bien que tous les centres de tri ne le fassent pas, l'aluminium peut être facilement séparé pour le recyclage. Le taux de recyclage moyen des capsules à vis s'établit à 45 % en Europe, ce qui peut être largement amélioré !

Le liège est lui aussi très facilement recyclable et peut être réutilisé de nombreuses fois, comme bouchon, ou comme isolant thermique et acoustique en bio-construction. De nombreuses associations les collectent, si ce n’est pas directement votre centre de tri local.

La cérémonie du « Pop » : un rituel de service du vin à part

Le cérémonial de l’ouverture importe encore beaucoup à de nombreux clients. Le « pop » du bouchon peut être le premier des plaisirs d’une dégustation. Forcément, vous ne retrouverez pas cela avec une capsule.

Les capsules sur des grands vins sont finalement assez récentes (20 ans comme cité plus haut). Si les bouteilles de cette date ont montré une excellente conservation, il faudra cependant encore patienter de nombreuses années pour avoir la certitude de la qualité et de l'évolution des vins fermés par capsules sur du très long terme.

Les scientifiques ont la conviction que les résultats seront similaires, reste à en avoir la preuve. Mais si votre intention n’est pas d’attendre votre vin des dizaines et dizaines d’années, alors les faits sont suffisamment étayés et démontrent qu’une capsule sera équivalente à minima à un bouchon, voire meilleure…

Et de votre côté, quel est votre ressenti et votre expérience sur le sujet ? Vos avis et anecdotes m'intéressent : laissez-moi un commentaire !