Petit guide des différents types de vin par mode de production

Vous vous questionnez sur les différences entre le vin conventionnel, le bio, la biodynamie, le vin vegan et les vins naturels ? Dans cet article, je vous présente de manière générale les différents types de vins existants. Vous pourrez ainsi en comprendre le mode de production et les labels afin de vous aider à faire un choix éclairé. N’oubliez pas les commentaires : je serais ravi de recueillir vos avis et vos recommandations en fin d’article !

1. Le vin conventionnel : le plus courant

Le vin conventionnel est le type de vin le plus disponible sur le marché.

Il est produit selon les méthodes de viticulture et de vinification dites traditionnelles. Celles-ci peuvent inclure l'utilisation de produits de synthèse (pesticides, herbicides, fongicides…) à différentes étapes de production dans le vignoble pour protéger le raisin et les vignes.

Lors de la vinification, les vignerons utilisent généralement divers intrants œnologiques pour corriger ou orienter le goût, la couleur et la clarté du vin. Cela peut aller des levures exogènes (ajoutées) aux agents de clarification et aux copeaux de bois pour imiter le vieillissement en fût, sans oublier le soufre pour la conservation contre l’oxydation.

Le vin conventionnel est souvent moins coûteux à produire et à acheter. C’est une option pratique et accessible pour la plupart des budgets. Toutefois, son impact environnemental et potentiel sur la santé peut être plus important en raison de l'utilisation de produits de synthèse et du nombre d'additifs pendant la vinification. Des résidus peuvent exister et le ruissellement des produits sur les vignes peut contaminer les sols et les cours d'eau, mettant en péril la biodiversité locale.

Attention toutefois à ne pas généraliser sur ce type de vin.

Les vins que vous pouvez acheter en Europe doivent respecter un cahier des charges précis qui imposent des limites d’utilisation des produits pour éviter toute dérive. Le système des appellations peut aussi exiger des mesures encore plus drastiques. Et beaucoup de vignerons en agriculture conventionnelle font déjà de très gros efforts pour travailler de manière raisonnée, voire utilisent des produits bio (soufre, cuivre) ou moins de solutions phytosanitaires pour réduire leur empreinte environnementale.

2. Le vin bio ou vin biologique : l’alternative efficace

Les vins bio ont l'avantage d'être plus respectueux de l'environnement et de la biodiversité locale. Ils sont souvent un peu plus chers, mais pas forcément : l’Espagne en est la preuve.

Le vin biologique est issu de vignes cultivées selon les principes de l'agriculture biologique. Cela signifie l'absence de produits de synthèse. À la place, les vignerons privilégient des méthodes naturelles de lutte contre les maladies et les parasites :

• l'utilisation de compost organique
• l'ensemencement d'engrais verts
• l’emploi de produits chimiques naturels (soufre, cuivre)
• l'usage d'insectes et de prédateurs bénéfiques (biocontrôle)

Lors de la vinification, le nombre d'intrants œnologiques autorisés est limité en comparaison avec le vin conventionnel. Si les sulfites sont toujours utilisés pour la conservation, leur quantité est réduite.

Il est important de noter que le terme « biologique » est réglementé et doit être certifié par des organismes reconnus. En Europe, le label AB (Agriculture Biologique) ou le label bio de l’Union européenne (feuille verte étoilée) garantissent que le vin est conforme aux normes établies pour l'agriculture biologique. Le logo doit être présent sur la bouteille.

3. Le vin biodynamique : summum du développement durable

Le vin biodynamique prend l'agriculture biologique comme point de départ, mais va encore plus loin. Son prix est souvent plus élevé en raison des coûts de production plus importants et d’un cahier des charges très strict.

Inspiré par les enseignements de l’autrichien Rudolf Steiner, ce type de viticulture considère la vigne comme un écosystème intégré. Il tient compte des cycles lunaires et planétaires dans ses pratiques agricoles. La biodynamie cherche à créer un équilibre entre la vigne, le sol et l'univers, en respectant des calendriers spécifiques pour la plantation, la taille et la récolte.

Dans le vignoble, des préparations biodynamiques comme des infusions de plantes et de la bouse de vache enfermée dans une corne de bœuf sont utilisées pour enrichir le sol et stimuler la vie microbienne. L'objectif est de renforcer la santé de la vigne et l'équilibre de l'écosystème dans son ensemble.

Du point de vue environnemental, la biodynamie est souvent considérée comme le summum du développement durable en viticulture. Non seulement, elle évite l'utilisation de produits chimiques de synthèse, mais elle vise également à revitaliser le sol et à encourager la biodiversité. Sur le plan de la santé, bien que les preuves scientifiques soient encore limitées, certains consommateurs préfèrent le vin biodynamique en raison de la faible présence d'intrants.

Les deux principales certifications pour les pratiques biodynamiques sont le label Demeter et le label Biodyvin. Elles garantissent que le vigneron suit un cahier des charges strict, non seulement dans le vignoble, mais aussi lors de la vinification. Par exemple, le nombre d'intrants œnologiques autorisés est généralement plus faible que dans le vin biologique.

4. Le vin vegan : aucun intrant d’origine animale

Le vin vegan, ou végétalien, diffère des autres types de vin dans la manière dont il est clarifié lors du processus de vinification. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’un vin bio, mais qu’aucun intrant d’origine animale n’est employé.

Traditionnellement, les viticulteurs et les viticultrices utilisent des agents de collage d'origine animale pour éliminer les particules en suspension dans le vin, comme :

• la gélatine
• l'albumine d'œuf
• la colle de poisson

Pour clarifier des vins végétaliens, les producteurs utilisent donc des alternatives d'origine végétale ou minérale, telles que l'argile bentonitique (bentonite) ou des protéines de pomme de terre.

En termes d'impact environnemental, c’est un pas en avant vers des pratiques plus durables et éthiques. Du côté de la santé, les vins vegan sont aussi sûrs à consommer que les autres types de vins, tant qu’ils sont produits selon les normes de qualité habituelles. Il n'y a pas de différence significative en termes de teneur en alcool ou en sulfites par rapport aux vins non végétaliens.

Certains vins peuvent être à la fois bio et vegan, mais ce n'est pas automatique. Pour vérifier si un vin est végétalien, recherchez des certifications comme le logo Vegan Society ou des mentions explicites sur l'étiquette.

5. Le vin nature ou naturel : à la recherche de la pureté du terroir

Le vin naturel, parfois appelé « vin nu » ou « vin brut », représente une approche minimaliste de la viticulture et de la vinification. Il vise à offrir une expression pure du terroir et du cépage, sans l'influence des intrants chimiques ou des techniques de vinification modernes.

Celui-ci est produit à partir de raisins cultivés en agriculture biologique ou biodynamique. Il est vinifié sans l'ajout d'intrants synthétiques ou de produits chimiques. La principale caractéristique du vin naturel est la réduction au minimum des sulfites ajoutés, souvent limitée à 30 mg/l de SO2 total, et l'absence d'autres intrants œnologiques.

En raison de la limitation des intrants chimiques et des sulfites, les vins naturels sont souvent perçus comme une option plus saine. Sur le plan environnemental, l'agriculture biologique ou biodynamique est plus respectueuse de la terre et des écosystèmes environnants que la viticulture conventionnelle.

Seul problème : ces vins peuvent être très fragiles dans le temps du fait de l’absence de sulfites ajoutés.

Sachez qu'il n'existe pas de certification officielle pour les vins naturels. Certaines initiatives émergent toutefois, comme les vins SAINS dont vous trouverez la charte ici.

En général, les informations sur les pratiques de vinification sont fournies par le vigneron lui-même, souvent indiquées sur l'étiquette ou son site web. L'absence de réglementation signifie que le terme « naturel » peut être sujet à interprétation. Je vous recommande donc une certaine prudence et une recherche préalable à votre choix, même si les vignerons engagés dans cette démarche sont très sérieux.

Le choix du vin en fonction de vos convictions

Voici un résumé des points clés à considérer lors du choix entre les différents types de vins :

• Vin conventionnel : le plus accessible et souvent le moins cher, mais avec un impact environnemental potentiellement plus élevé.
• Vin biologique : plus respectueux de l'environnement et certifié par des organismes reconnus, souvent plus coûteux (mais pas forcément, notamment en Espagne)
• Vin biodynamique : le choix le plus durable mais aussi souvent le plus cher, avec des pratiques qui vont au-delà du bio.
• Vin vegan : aucun intrant d'origine animale, un choix éthique, mais pas automatiquement plus écologique.
• Vin nature : une option pour ceux qui cherchent une expression pure du terroir, attention à la fragilité du vin pour la conservation.

Chaque type de vin, qu’il soit rouge, blanc, rosé ou effervescent, a ses propres mérites et limites. Votre choix dépendra de vos priorités personnelles, que ce soit le goût, la santé, l'éthique ou l'environnement. Je propose dans ma cave en ligne un grand choix de vins dont beaucoup sont élaborés de manière raisonnée, mais aussi une belle sélection de vins issus de la culture biologique !

Et vous, quel est votre meilleur souvenir de vin bio ? Donnez-moi votre référence en commentaire !