Rhum, whisky, gin, anisé : goûtez vos alcools au degré optimal

Bien que la mixologie ne soit pas une nouveauté, la pandémie du Covid semble avoir fait évoluer encore davantage l’intérêt pour la dégustation de spiritueux. Les consommateurs, aussi bien en Belgique qu’en France, investissent désormais davantage dans les alcools qualitatifs (premium, local, bio, séries limitées…) pour se faire plaisir. Et pour ne pas gâcher votre rhum, votre gin ou tout autre boisson spiritueuse nature, assurez-vous de les servir à la bonne température !

L’importance d’un service à la bonne température

C’est quoi, une bonne température de dégustation ?

Quand il s’agit de boissons comme le vin ou les spiritueux, chacun·e possède déjà une certaine notion du degré de service idéal. Celle-ci est souvent héritée de la famille ou des amis qui apprécient ces boissons (ou même des films hollywoodiens). Notre rapport au goût étant très personnel et très subjectif, il n’existe donc pas de température scientifiquement idéale, seulement des conseils pour apprécier au mieux les alcools et les vins. Les informations suivantes ne sont donc qu’une tentative de vous proposer la manière optimale de déguster vos spiritueux afin de percevoir le maximum d’arômes.

Le froid et le chaud impactent les saveurs des alcools

Le froid a tendance à anesthésier les capteurs de goût (papilles gustatives et cellules olfactives), ce qui conduit à atténuer notre perception des arômes. C’est une technique assez connue des roublard·es pour masquer les défauts des vins par exemple… À l’inverse, vous avez déjà certainement goûté une bouteille trop chaude. La sensation de chaleur tend à altérer l’équilibre des saveurs. Cela révèle davantage l’amertume, masque la sucrosité du vin ou du spiritueux et fait aussi ressortir un côté brûlant.

Il y a donc un équilibre à trouver pour s’assurer de profiter de manière optimale d'un spiritueux nature (rhum, whisky, brandy…). Cet équilibre, c’est la température ambiante comprise entre 17 et 22°C. Soit globalement les recommandations des fournisseurs d’énergie en matière de chauffage, cela tombe bien. Veillez donc à conserver vos spiritueux dans le salon ou la salle à manger par exemple.

Certaines boissons (vodka, eaux-de-vie, gin, anisé, liqueur…) requièrent au contraire de la fraîcheur pour faire ressortir les subtilités aromatiques fruitées ou épicées. Il y a évidemment des exceptions selon les cuvées, les marques, les occasions…

La température idéale de service par spiritueux

C’est très difficile de généraliser, car il y a beaucoup trop de facteurs qui rentrent en jeu dans la dégustation de spiritueux, et notamment le type de verre, l’ambiance ou votre forme physique. Mais voici quelques grands principes qui restent cohérents :

• alcool blanc non vieilli : consommation fraîche ou avec des glaçons
• spiritueux sucré ou aromatisé : consommation fraîche ou givrée
• cocktail : dégustation avec des glaçons ou de la glace pilée
• alcool brun ou ambré, vieilli et aromatique : dégustation à température ambiante

Si vous sentez que le spiritueux est encore trop frais dans le verre, il vous suffit de le réchauffer en tenant le verre dans votre paume. Mais vous pouvez prévoir cela à l’avance. Une bouteille stockée dans un endroit plus frais peut tout simplement être sortie en amont pour être à température ambiante au moment de déguster, comme on le ferait avec un vin rouge de garde. Vous pouvez aussi verser le spiritueux dans les verres quelque temps avant le service pour l’aérer.

Le gin : entre 4 et 8°C

Le gin est un alcool blanc, à déguster pur ou en cocktail. Pour les gins aux arômes fruités ou épicés à déguster nature, optez pour des glaçons ou le réfrigérateur. Il faut viser entre 4 et 8°C pour capter le maximum de parfums.

La vodka : entre 4 et 8°C

Souvent marquée par un fort taux d’alcool, la vodka gagne à être bien fraîche, voire givrée. Un passage au congélateur ou l’ajout d’un glaçon est intéressant pour rafraîchir et diluer. Certaines vodkas typées (Nadé, Soplica) gagnent toutefois à être servies à une température comprise entre 15 et 20°C.

Les liqueurs : de 4 à 20°C

La famille des liqueurs est beaucoup trop vaste pour généraliser (je vous parle ici de tous les styles de liqueurs existants). Mais voici une petite idée de la température optimale de dégustation par type de liqueur :

• liqueurs de plantes (menthe, verveine, fenouil, violette, jasmin…) : passage au congélateur, servies bien fraîches
• liqueurs de fruits (orange, citron, abricot…) : passage au congélateur, servies bien fraîches
• liqueurs de graines (épices, cumin, coriandre, café…) : selon votre goût, givré, frais ou à température ambiante
• liqueurs d’écorces ou de racines (triple sec…) : selon votre goût, givré, frais ou à température ambiante

L’anisé (pastis, raki, absinthe…) : entre 6 et 10°C

Destinés à être consommés rallongés d’un trait d’eau, les anisés gagnent à être servis frais. Je vous recommande de rafraîchir l’eau au préalable ou d’ajouter pas mal de glaçons. Ça désaltère, mais ça aide aussi à mieux percevoir les parfums.

Le rhum : entre 18 et 20°C

Mettons de côté les rhums destinés aux cocktails. Je parle ici plutôt des rhums ambrés, blancs, bruns et vieux qui sont à apprécier natures. La température ambiante s’avère être idéale pour capter leur richesse aromatique. Le froid tendrait à faire disparaître certains parfums. Pour les rhums arrangés, la plupart sont aussi très agréables autour de 18°C. Mais rien n’empêche de les préférer frais si vous aimez surtout le côté fruité et sucré.

Le whisky (bourbon, scotch, whiskey…) : entre 18 et 20°C

Nous entrons en territoire ardemment disputé, entre les puristes et les fans de « on the rocks ». En général le whisky, qu’il soit blend, single, de grain ou encore tourbé, se déguste à température ambiante. Un trait d’eau fraîche neutre ou quelques glaçons peuvent atténuer la puissance de l’alcool. Il existe aussi des pierres à whisky, à placer au réfrigérateur, pour rafraîchir sans diluer. À chacun·e son école : il faut tester pour se faire un avis sur ce que l’on préfère.

Le brandy (cognac, armagnac, grappa, ararat…) : entre 18 et 20°C

Les brandys gagnent à être goûtés à température ambiante. On perçoit mieux leur riche palette aromatique, surtout pour les vieilles bouteilles. Pour un brandy plus jeune et moins subtil, un glaçon peut faire l’affaire.

Quelques autres boissons spiritueuses

J’ai principalement parlé des produits que je possède dans ma cave en ligne. J’ajoute toutefois quelques autres spiritueux, car vous êtes certainement avide d’en savoir davantage :

• le baijiu chinois : glacé ou à température ambiante selon son type
• le vermouth : entre 10 et 15°C
• le saké : à température ambiante
• le mezcal : à boire très frais
• la tequila : entre 18 et 20°C

Rafraîchir avec des glaçons ou au réfrigérateur ?

La différence entre les deux, c’est la dilution. Glaçons et eau fraîche viennent réduire la teneur en alcool des spiritueux. Il s’agit donc là d’une pratique très personnelle, adaptée aux goûts de chacun·e. Vous risquez de créer des contentieux avec les puristes, mais après tout, vous êtes quand même libre de choisir comment vous aimez déguster votre boisson.

Le réfrigérateur, le congélateur et les pierres à whisky (voire les cubes en plastique, efficaces, mais pas hyper esthétiques) restent les meilleurs moyens de refroidir les bouteilles, les boissons et les cocktails pour une dégustation optimale. Vous pouvez aussi mettre les verres directement au congélateur en complément avant le service.

Besoin de davantage de conseils sur les spiritueux (coffret cadeau, accord mets et boisson…) ? N’hésitez pas à m’écrire via le tchat Messenger en bas à droite de l’écran. N’hésitez pas aussi à découvrir ma gamme de spiritueux en ligne avec leurs fiches techniques !

Et vous, comment aimez-vous vos boissons spiritueuses ? Dites-moi tout en commentaire.