Publié le :
23/11/2021 21:23:10
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General
Le mal de tête après avoir consommé du vin, vous connaissez sûrement. Nous avons chacun une bonne explication à cela : taux d’alcool élevé, intolérance aux sulfites ou aux tanins, mélange de vins rouges et blancs au cours du repas, histamines… Internet regorge d’articles expliquant tout et son contraire au sujet des maux de tête et des facteurs qui en sont responsables. Je vous propose donc de faire le tri pour tenter de distinguer le vrai du faux.
Parlons d’abord du soufre ou des sulfites, présumés coupables n°1. Les vignerons les utilisent au cours de la vinification pour stabiliser les vins et éviter leur oxydation. Ces sulfites sont aussi naturellement présents dans le raisin, comme dans plein d’autres aliments d’ailleurs (fruits séchés). On retrouve ces anti-oxydants dans de nombreux produits de consommation courants qui ne provoquent pas de maux de tête. Le soufre peut par contre être responsable d’allergie et de certaines crises d’asthme chez des personnes qui y sont sensibles.
Les tanins sont souvent mentionnés comme responsables des maux de tête, surtout après la consommation de vin rouge. Le tanin est un composant naturel des végétaux. Il est un moyen de défense contre les nuisibles. Ces tanins ont des propriétés astringentes, c’est-à-dire qu’ils provoquent une sensation bien connue des amateurs de vin : un assèchement de la bouche et du palais. Les vins vieillis en fûts de bois de chêne apportent effectivement une plus grande quantité de tanins. Mais on les retrouve aussi dans la cannelle, le chocolat, le soja, le thé ou encore la noix, des aliments pas vraiment réputés pour donner mal au crâne. Là encore, certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Pour savoir si vous en faites partie, le meilleur test est le dépistage chez l'allergologue.
Le type de vin ou les mélanges de rouge, de blanc, de champagne ou autre bulle sont également parfois tenus pour responsables des migraines. Mais aucune étude ne vient prouver ces dires. Pour certains, le vin rouge est bon pour la santé, parfois c’est l’inverse. Pour d’autres, les vins blancs donnent moins de symptômes, alors qu’ils contiennent plus d’éthanal que les rouges et pourraient donner plus facilement des maux de tête. On lit aussi que les vins bio, qui contiennent moins de sulfites, seraient le meilleur choix. Mais on l’a vu : les sulfites n’induisent pas l’apparition de migraines. Fausse piste encore.
Terminons avec l’histamine qui fait encore débat, une substance normalement libérée par le corps en cas d’allergie. Pour résumer, l’action des histamines peut entraîner différents symptômes dont le mal de tête. Elles sont ensuite dégradées par l’enzyme diamine oxydase. Cette histamine est également présente dans le vin. En trop forte quantité, l’histamine n’est plus correctement décomposée par le corps, créant des symptômes variés d’une personne à l’autre. Cela pourrait être un bon coupable, mais de nombreux aliments sont beaucoup plus riches en histamines que le vin. Et ceux-ci ne semblent pas poser de symptômes particuliers. En l’absence d’étude définitive, on le garde de côté !
Je ne prétends pas connaître dans le détail la corrélation entre le vin et le mal de tête. Et il y a encore de nombreuses recherches scientifiques à mener pour comprendre l’influence des composants des vins sur notre organisme et les mécanismes en jeu. Dans l’état actuel des recherches, je peux toutefois vous présenter les 2 grands gagnants responsables de vos migraines :
L’alcool est le roi incontesté du mal de tête. Il est naturellement produit lors du processus de fermentation. Lorsque nous consommons du vin ou d’autres boissons alcoolisées, le corps a besoin de beaucoup d’eau pour assimiler cet alcool. En cas de mauvaise hydratation, l’organisme va donc chercher à puiser l’eau dans les stocks, notamment au niveau de la tête. Ce manque d’eau entraîne un dysfonctionnement du cerveau, et une douleur survient pour signaler cette déshydratation.
Le sucre est l’autre grand responsable de vos maux de tête. Comme l’alcool, le sucre demande une grande quantité d’eau pour son assimilation. Les vins blancs moelleux et liquoreux, mais aussi les bulles sucrées, des vins rouges et des rosés qui contiennent des sucres résiduels sont des coupables parfaits. Faut-il pour autant arrêter d’en consommer ?
Heureusement non, mais il faudra penser à boire au minimum la même quantité d’eau entre chaque verre pour s’hydrater correctement (et rafraîchir le palais par la même occasion). Sachez que vous devez normalement boire quotidiennement entre 2 et 3 litres d'eau, et que le corps peut assimiler jusqu'à 8 litres d’eau par jour avant que cela ne devienne néfaste pour le corps.
Il existe un très grand nombre d’études concernant l’effet du vin sur notre organisme, mais peu de conclusions définitives. Et comme le rappelle judicieusement cet article du site Slate, on trouve tout et son contraire. Le vrai coupable ne se trouverait-il pas dans la combinaison des facteurs ? Le mal de crâne viendra à coup sûr si vous êtes déshydraté. Mais des cofacteurs peuvent être pris en compte :
Il est simple de déduire quels sont les bons conseils à suivre pour éviter les maux de tête en cas de dégustation de vin :
Vous n’éviterez toutefois pas la migraine du lendemain de soirée si vous buvez trop de vin ! Et si vous rencontrez des symptômes persistants, n'hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de santé.
Votre avis m'intéresse : pensez-vous être sensible à un composant du vin (tanins, histamine, sulfites, etc.) ? Dites-moi tout en commentaire.